La location meublée touristique, à la nuit ou à la semaine essentiellement, sest particulièrement développée à Paris, notamment du fait de laugmentation des offres via Internet.
Daprès la mairie de Paris « En cinq ans, près de 20.000 logements ont ainsi été soustraits du marché locatif traditionnel. Dans certains arrondissements (notamment dans le centre et lOuest de Paris), les locations meublées touristiques peuvent représenter jusquà 20% de loffre locative. De plus, les prix constatés sont proches de ceux du secteur hôtelier, soit un niveau compris entre le double et le triple des prix des locations traditionnelles. De fait, ce phénomène provoque à la fois une diminution de loffre locative privée traditionnelle et une hausse du coût des logements, tant à la location quà lachat. Face à lampleur de cette situation, la Ville de Paris a décidé de se mobiliser pour préserver les habitations destinées aux Parisiens en rappellant les règles d’usage. »
Que dit la règlementation ? Transformer un logement en location touristique nécessite une autorisation préalable de changement dusage avec compensation. La loi prévoit quune autorisation auprès de la mairie de Paris est nécessaire avant de transformer un logement en location de courte(s) durée(s) pour une durée inférieure à 1 an (ou 9 mois pour un étudiant) lorsque le propriétaire ne vit pas dans le logement. Cette autorisation nest toutefois pas nécessaire lorsque le logement constitue la résidence principale du bailleur; les propriétaires qui habitent dans leur logement peuvent donc le louer quelques semaines par an sans demander dautorisation.
Le 1er février 2012, lAssociation des Professionnels de la Location Meublée de Paris (APLM) réagi à cette position par une lettre ouverte au Maire de Paris.
Leurs conclusions : Le marché de la location meublée et des appartements meublés répond à un besoin sociétal qui ne peut que perdurer. Ce besoin, rappelé dans la délibération n° CR 99-11du Conseil Régional dIle de France en date du 18 novembre 2011, est mondial et Paris ne peut pas rester à lécart des demandes liées aux nouvelles mobilités.Lattractivité de Paris et en parallèle une règlementation restrictive mal comprise, difficilement applicable, ne pourraient que faire émerger un marché caché où les appartements meublés seraient commercialisés par des sociétés mondialisées, sans contrat, et payés en espèces.Internet favorise déjà lémergence de ces sociétés. Le contournement dune règlementation inadaptée ne pourrait, à titre deffet secondaire, quaccélérer leur développement, en faisant disparaitre de nombreux emplois parisiens.
LAPLM pense que lon doit satisfaire le besoin en logements en remettant davantage de locaux vacants (appartement ou bureaux) sur le marché de la location en même temps que le besoin en hébergements temporaires né des nouvelles mobilités.Pour favoriser la cohabitation de ces 2 besoins, une régulation des logements temporaires est possible. Pour réussir sa mise en oeuvre, il conviendrait douvrir un véritable dialogue avec les professionnels parisiens, ce qui nest actuellement pas le cas. La réaffirmation par la Mairie de Paris, sans base solide, de sa lecture des textes en vigueur, sa communication vers les propriétaires, la poursuite des actions de référé sur délation, créent un environnement peu propice à la concertation. L’APLM saisira Monsieur le Maire de Paris d’une demande d’abrogation, par recours gracieux, des dispositifs du PLU, et du règlement municipal sur lesquels se fondent les actions de la Mairie de Paris pour limiter la location meublée.