Dépêche AFP
Les loyers des logements du parc privé en France sont repartis légèrement à la hausse depuis le début de l’année, un peu au-dessus de 1%, après une stagnation historique en 2009, selon les chiffres de l’observatoire Clameur publiés mercredi.
Pour les huit premiers mois de 2010, par rapport à la même période de 2009, les loyers des nouvelles locations et des renouvellements de baux dans le parc privé ont progressé de 1,4% en moyenne, sur une base d’environ 200.000 références annuelles, selon Clameur. « Le marché retrouve des couleurs, après l’attentisme de 2009 suite à la crise, avec une progression de la mobilité des ménages dans de nombreuses régions », explique Michel Mouillart, professeur à l’Université Paris X-Nanterre, maître d’oeuvre de cet observatoire. Pour l’ensemble de l’année 2010, la hausse des loyers des nouvelles locations et des renouvellements de baux, qui concernent chaque année environ 1,4 million de ménages sur les 5,5 millions qui vivent dans le parc locatif privé, devrait se situer entre 1,2% et 1,3% par rapport à 2009, selon M. Mouillart.
Cette reprise des hausses intervient après une stagnation (0,0%) en 2009, inédite en France depuis la création de cet observatoire en 1998 et les études menées dans les grandes villes à partir du début des années 90. Cette sagesse des loyers avait été précédée par de fortes augmentations au début de la décennie (+4,7% en 2005, +6,7% en 2002, sommet de l’envolée des loyers) avant une décrue amorcée en 2006 (+2,0% en 2007, +1,6% en 2008). Au cours des 12 dernières années, la progression de ces loyers appelés « de marché » a été de 3,1% en moyenne par an. Le « loyer de marché » s’établit maintenant en moyenne à 12,2 euros/m2 (de 16,1 euros/m2 pour les studios à 9,1 euros/m2 pour les 5 pièces et plus). L’Ile de France reste la région la plus chère à 17,6 euros/m2 en moyenne alors que le Limousin offre toujours les prix les plus modérés avec 8,3 euros/m2. L’évolution est très différente selon les régions. Les hausses les plus fortes se situent en Auvergne (+2,6%), en Picardie (+2,5%), en PACA (+2,1%), en Ile-de-France (+2,1%) et en Haute-Normandie (+1,8%).
Plusieurs régions, qui souffrent économiquement, enregistrent des baisses: Poitou-Charentes (-1,9%), Champagne-Ardenne (-1,3%), Midi-Pyrénées (-0,7%) et Franche-Comté (-0,4%). Les hausses les plus notables pour les villes se retrouvent à Bourges (+10,4%), Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis, +8,7%) et Nanterre (Hauts-de-Seine, +7,6%). Paris (+2,1%), Marseille (+1,8%) et Lyon (+1,3%) se situent au dessus ou très près de la moyenne des hausses, en raison de la situation « tendue » du logement dans les trois principales métropoles françaises.
Parmi les principales baisses, on relève Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne, -10,9%), Troyes et Mulhouse (-3,3%), Créteil (Val-de-Marne, -2,8%), Quimper (-2,7%) et Roubaix (-2,6%). Phénomène nouveau: une augmentation rapide de la vacance locative (hors délais de réalisation de travaux), cette période où les logements ne sont pas loués a augmenté de 6,1% depuis le début de l’année et de 13,7% depuis 2008, soit la situation la plus mauvaise depuis 1998.
L’indice de référence des loyers (IRL), basé sur le coût de la vie hors tabac et loyers et qui sert depuis 2008 de référence pour la révision des loyers pour les locataires en place, a progressé au deuxième trimestre 2010 de 0,57% sur un an, selon l’Insee.