Selon les chiffres annoncés mardi par le ministère de l’Ecologie, près de 30.000 logements neufs ont été vendus par les promoteurs au 3e trimestre de cette année, soit une progression de 11,2% sur un an, nettement supérieure à celles de 7,6% et 5,3% enregistrées respectivement au 2e et au 1er trimestres.
« La France, malgré la fin du doublement du PTZ (prêt à taux zéro) cet été revient aux niveaux élevés de la période comprise entre 2005 et l’été 2007, avant la crise », souligne à l’AFP Michel Mouillart, professeur d’économie à l’Université Paris X-Nanterre.
Pour M. Mouillart, « les promoteurs profitent de l’attrait actuel du dispositif +Scellier+, pour les investisseurs louant leurs logements, dont les avantages fiscaux vont diminuer en 2011 ».
Selon lui, les promoteurs devraient finir l’année 2010 avec environ 115.000 ventes, pas très loin du record de 127.000 en 2007, une nette progression par rapport à la désastreuse année 2008 (79.400) qui avait vu un effondrement de plus de 37%.
« Cette fin d’année confirme l’assainissement des fondamentaux du marché du logement neuf », s’est félicité de son côté le secrétaire d’Etat au Logement Benoist Apparu dans une déclaration à l’AFP.
Mais la demande risque de se heurter à une insuffisance d’offres, surtout dans les zones les plus déficitaires en logements comme l’Ile-de-France.
Ainsi les promoteurs n’ont mis que 22.411 logements sur le marché au troisième trimestre contre plus de 27.000 au trimestre précédent.
« Si cette tendance se poursuit au quatrième trimestre, on peut craindre que les acheteurs aient des difficultés à trouver ce qu’ils recherchent et que cela conduise à faire monter les prix », avertit M. Mouillart.
Déjà, le prix moyen au mètre carré des appartements neufs au troisième trimestre 2010 (3.615 euros) a progressé de 7,0% par rapport au trimestre correspondant de 2009. Mais le prix de vente des maisons individuelles a pour sa part baissé de 5,1%.
Les prix moyens des logements neufs devaient progresser de 5% à 6% en 2010 par rapport à 2009, selon M. Mouillart.
Le nombre de permis de construire a de son côté progressé de 8,9% à 99.409 unités d’août à octobre 2010, par comparaison avec la même période de 2009. Le bond est de 10,1% à 392.253 unités sur un an, de novembre 2009 à octobre dernier, par rapport à la période novembre 2008-octobre 2009.
En revanche, les mises en chantier de logements neufs ont baissé de 2,2% d’août à octobre, par rapport à la même période un an plus tôt. Elles se sont établies à 78.375.
Leur repli est équivalent, -2,2%, à 298.432 unités, pour les douze mois courant de novembre 2009 à octobre 2010, par rapport à novembre 2008-octobre 2009. Mais l’année 2010 devrait se terminer entre 300.000 et 305.000 mises en chantier, en légère progression par rapport à 2009 (299.913).
Grâce aux ventes de 2010, 2011 devrait enregistrer une « accélération de la reprise » avec un nombre de mises en chantier compris entre 335.000 et 340.000, prédit M. Mouillart.
Mais « le marché immobilier français reste très dépendant des politiques monétaires qui ont poussé les taux longs à la baisse. Or ces facteurs de soutien ne sont pas éternels. Le deuxème semestre 2011 se caractérisera plutôt par une phase de consolidation », estime Mathilde Lemine, directeur des études économiques de la banque HSBC France.